Chronique|

Maripier Morin: «J'ai manqué de respect à tellement de monde»

«Je ne cautionne absolument pas la violence qu'il y a eu sur les réseaux sociaux», affirme Maripier Morin au sujet des messages haineux à l'endroit de Safia Nolin.

CHRONIQUE / Annoncée samedi après-midi, la première apparition publique de Maripier Morin était précédée de grands doutes; pourquoi donner la parole à une personne qui a reconnu avoir commis des agressions? Dès le début de Tout le monde en parle dimanche, Guy A. Lepage a justifié sa présence par son retour à l'avant-scène et ces nouvelles révélations du dossier de La Presse+.


Sans se souvenir de tout, Maripier Morin a confirmé avoir posé les gestes qui lui sont reprochés, y compris les nouvelles dénonciations pour des propos racistes, attouchements sexuels non sollicités, morsures et agressions physiques, étayées dans le dossier très étoffé de Marissa Groguhé.

«J'ai manqué de respect à tellement de monde», a dit d'emblée l'animatrice, rappelant avoir commis ces actes «en état de consommation». «Depuis le 13 juillet [2020], je me considère comme une alcoolique dépendante», dit-elle.

Durant toute l'entrevue, elle s'est montrée repentante, revenant souvent sur sa thérapie et ces «meetings de fraternité anonymes» auxquels elle assiste régulièrement. Ce cheminement lui a fait constater qu'elle était «complètement envahie du sentiment d'être aimée à tout prix, de façon maladive».

Plutôt que de s'excuser dimanche, une solution «facile» à ses yeux», elle préfère le faire plus tard, directement à ses victimes. À ce titre, elle ne croit pas que Safia Nolin ait accepté ses excuses publiques, elle qui a été la cible de propos orduriers et de graves menaces depuis cette sortie.

«Je ne cautionne absolument pas la violence qu'il y a eu sur les réseaux sociaux», affirme Maripier Morin, consciente que plusieurs de ses admirateurs ont profité de la situation pour «attaquer Safia». «Elle a le droit d'exister, d'avoir sa carrière, de chanter et moi, je considère que j'ai aussi le droit de faire mon métier», a-t-elle dit, ajoutant que ses deux chanteuses préférées restaient Charlotte Cardin et Safia Nolin.

Maripier Morin avait certainement été bien préparée. «Aujourd'hui, je suis capable de me regarder dans le miroir, je suis capable d'aimer la femme que je suis en train de devenir», a-t-elle dit, réprimant ses sanglots. Quand l'animateur lui a demandé si elle s'attendait à d'autres dénonciations, elle a détourné la question.

On verra quel effet cette entrevue aura sur la perception d'un retour hâtif de l'animatrice et actrice. L'artiste a voulu mettre fin au malaise entourant sa nomination au Gala Artis en annonçant qu'elle l'avait tout simplement retirée. De retour à la coanimation, Anaïs Favron s'est montrée extrêmement solide durant l'entrevue, ramenant à l'avant-plan le sort des victimes. On s'entend qu'il n'y avait pas de blagues de morsures à faire dimanche soir.

Si la tendance se maintient, nous aurons possiblement un été comme celui de l'an dernier. C'est du moins ce qu'espère la Dre Caroline Quach, qui croit à une réouverture des restaurants et des terrasses. Plus prudente, la Dre Mylène Drouin rappelle «l'incertitude autour des variants qui échappent à l'immunité» et privilégie «une approche suppressive et de prudence».

Selon la Dre Quach, il n'est pas impossible qu'on puisse obtenir une deuxième dose de vaccin d'une marque différente de la première; de nouvelles données le préciseront. Aussi, les femmes ne sont pas plus à risque avec AstraZeneca de développer une thrombose, contrairement à la croyance populaire. Le défi maintenant: convaincre la population de recevoir le vaccin, la convaincre en allant sur le terrain, par des cliniques éphémères dans les parcs, par exemple.

Debbie Lynch-White a dû faire le deuil de certaines personnes qui ont eu des réactions négatives à son coming out.

Même si son coming out a été généralement bien reçu par son entourage il y a six ans, Debbie Lynch-White a dû faire le deuil de certaines personnes qui ont eu des réactions négatives. Elle le raconte dans la très émouvante série docu-réalité Histoires de coming-out sur Moi et cie. La comédienne, à qui je remets mon étoile du match, se réjouit de constater que les coming out se font 10 ans plus tôt qu'avant. «Je suis pleine d'espoir pour la suite des choses», dit-elle.

L'équipe de recherche est parvenue à trouver des témoins qui ont accepté de raconter cet épisode très personnel de leur vie. «Ce projet-là avait quelque chose de plus puissant que nous. Ces gens-là qui acceptent de prendre parole ont un réel besoin de raconter leur histoire pour faire changer les choses», croit Debbie Lynch-White. Bien que ce soit une réalité, un des épisodes apportera des nuances sur l'idée voulant que l'homosexualité se vit plus difficilement en régions.

Luc Ferrandez a trouvé que François Legault a manqué de sensibilité dans le dossier sur la crise du logement; le premier ministre a évalué le prix d'un loyer à partir de 500$ ou 600$. «C'est grave. C'est le même gars qui dit deux jours après qu'on n'a pas besoin d'augmenter le salaire minimum.» Le chroniqueur du 98,5 ne comprend pas que la ministre des Affaires municipales et de l'Habitation, Andrée Laforest, n'ait pas reçu le mandat de régler ce problème criant.

Évoquant plusieurs solutions, Luc Ferrandez considère qu'on rate une belle occasion de construire plus de logements et de redonner de la vie aux centre-villes des régions, «un super projet pour tout le Québec». Le chroniqueur réclame aussi un registre des baux pour rendre public l'ancien montant du loyer. «Le Airbnb, c'est un cancer pour les villes», dit-il, favorable à leur interdiction.

Intéressant discours de l'agronome et lanceur d'alerte Louis Robert, qui dénonce l'utilisation abusive de pesticides au Québec. «On a tous les outils pour réduire leur usage», affirme l'auteur du livre «Pour le bien de la terre». Il attribue cette inaction à l'influence des lobbys et à la diminution des effectifs au ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation du Québec.

M. Robert n'est toutefois pas favorable à ce qu'on impose la culture bio dans la prochaine année aux producteurs, «les entreprises ne pouvant se convertir aussi rapidement». Il souhaite que le public, qui se passionne déjà pour la cuisine, se préoccupe davantage des enjeux agricoles.

«Lettre aux p'tits gars», un slam que David Goudreault a présenté à Bonsoir bonsoir! le 14 avril dernier, a généré près de 4 millions de vues. «Je suis content que le texte qui fonctionne le mieux à ce jour en soit un qui interpelle», affirme l'auteur et poète, inspiré par les nombreux féminicides pour pondre ce texte inspirant, et satisfait de savoir que plusieurs hommes ont été «shakés» par ses paroles.

Parmi les nombreuses personnes qui l'ont contacté, figurent un des policiers qui a trouvé la dame assassinée à Longueuil et le fils d'une victime. David Goudreault déplore que le soutien ne soit pas adapté aux besoins des hommes violents, dont les appels à l'aide sont traités quand il est trop tard.

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